87 % attribuent à la VAE des effets positifs sur leur vie personnelle

Prendre en compte son expérience professionnelle, obtenir un diplôme sans reprendre des études tout cela dans une durée plus adaptée à sa vie professionnelle qu’une formation classique, telles sont les raisons invoquées par les salariés interrogés par l’enquête sur la VAE diligentée par Uniformation, Opca de l’économie sociale, de l’habitat social et de la protection sociale, et récemment mise en ligne sur son site. 52 % des 4 000 bénéficiaires de congés VAE de 2010 à 2013 questionnés ont répondu, permettant ainsi d’identifier l’impact professionnel et personnel de la VAE sur les parcours et de mesurer le taux d’obtention de certification, de titre ou diplôme visés.

L’enquête montre que ce qui pousse les salariés à engager le processus s’articule autour de trois facteurs : l’obtention d’une reconnaissance personnelle, l’acquisition d’un diplôme et l’amélioration de leur salaire. De fait, 78 % des bénéficiaires d’un congé VAE sont satisfaits de ses effets sur leur vie professionnelle, 25 % d’entre eux ont profité d’une augmentation de salaire et 23 % d’un changement de qualification. Et 87 % attribuent à la VAE des effets positifs sur leur vie personnelle : 27 % ont regagné confiance en eux, 25 % ont acquis de nouvelles compétences et 22 % ont reçu une forme de reconnaissance de la part de leur entourage.

Le congé leur a permis d’être accompagnés dans leur démarche VAE : 38 % sur l’élaboration du dossier de validation-livret 2, 30 % pour la préparation au passage devant le jury et 21 % sur l’élaboration du dossier de recevabilité-livret 1. Les difficultés ont concerné surtout la rédaction du dossier de validation-livret 2 (29 %). Un quart des bénéficiaires ont eu du mal à concilier la VAE avec leur vie personnelle et 19 % avec leur vie professionnelle.

Une grande majorité des salariés est satisfaite de l’accompagnement mais ils jugent à 36 % qu’elle est trop courte. Ainsi, la durée moyenne est de 21 heures sur une durée totale d’un parcours de 7 mois. Mais c’est un plébiscite : la quasi-totalité des bénéficiaires sont prêts à recommander ce dispositif auprès de leurs collègues.

Enseignement supérieur : La VAE mobilisée pour “les disciplines rares”

Les “disciplines rares” sont des « disciplines à faibles effectifs mais à fort enjeu scientifique, culturel ou patrimonial » ou des « disciplines en mutation ou en émergence ». Un rapport à leur sujet a été remis à la secrétaire d’état à l’Enseignement supérieur et à la Recherche.
La proposition 12 – parmi les 14 propositions émises – concerne “La formation continue et la validation des acquis de l’expérience” qui permettraient “d’élargir le vivier de recrutement au-delà de la formation initiale”. Leur mise en place est “probablement le seul moyen de constituer le vivier des enseignants nécessaires. L’augmentation des doctorats en VAE peut permettre de soutenir la recherche dans certains de ces domaines et favoriser les rapprochements entre des structures de recherches aux finalités différentes mais complémentaires”.
Le rapport insiste sur l’urgence à mettre en œuvre des actions concrètes, parmi lesquelles la mise en place d’un observatoire est qualifiée d’« indispensable ».
Le rapport sur les disciplines rares (décembre 2014)

S’informer sur les diplômes de l’éducation spécialisée avec la VAE

 

Sinformer sur les diplômes de l’éducation spécialisée

Diplôme d’état d’éducateur spécialisé (DEES)

Objectifs

L’éducateur spécialisé, dans le cadre des politiques partenariales de prévention, de protection et d’insertion, aide au développement de la personnalité et à l’épanouissement de la personne ainsi qu’à la mise en œuvre de pratiques d’action collective en direction des groupes et des territoires. Son intervention, dans le cadre d’équipes pluri-professionnelles, s’effectue conformément au projet institutionnel répondant à une commande sociale éducative exprimée par différents donneurs d’ordre et financeurs, en fonction des champs de compétences qui sont les leurs dans un contexte institutionnel ou un territoire.

Diplôme d’état d’éducateur technique spécialisé (DEETS)

Objectifs

L’éducateur technique spécialisé (ETS) est un travailleur social. Il contribue à l’intégration sociale et à l’insertion professionnelle de personnes handicapées ou en difficulté, par l’encadrement d’activités techniques de production au cours d’une prise en charge éducative et sociale.

L’ETS travaille au sein d’une équipe pluri-professionnelle en lien avec d’autres acteurs : sociaux, médicaux, économiques…

L’ETS exerce ses fonctions dans des établissements et services sanitaires, sociaux et médico-sociaux, dans les entreprises de travail ordinaire et protégé, ou dans des dispositifs d’insertion des secteurs publics et privés.

Le Diplôme d’état de moniteur éducateur (DEME)

Objectifs

Il assure une relation éducative au sein d’espaces collectifs et favorise l’accès aux ressources de l’environnement (sportives, culturelles, citoyennes…). Il peut ainsi mettre en place et encadrer des médiations éducatives et des activités de soutien scolaire, d’insertion professionnelle ou de loisirs.

Il veille à la qualité de l’animation des structures dans lesquelles les personnes vivent. Les actes de la vie quotidienne sont un support essentiel à son intervention.

Il contribue à la mise en œuvre au quotidien de projets personnalisés ou adaptés auprès des personnes accompagnées.

Tous ces diplômes peuvent être obtenues par la VAE.

VAE Moniteur éducateur

J’obtiens mon diplôme d’aide soignante par la vae

Le Diplôme d’État d’aide soignante (DEAS) peut également être obtenu par la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE).

Les candidats souhaitant acquérir le DEAS doivent justifier des compétences acquises au cours des 12 dernières années dans l’exercice d’une activité salariée ou bénévole, en rapport direct avec le contenu du diplôme (réalisation des soins d‘hygiène et de confort en établissement ou au domicile auprès de personnes dépendantes, inconscientes, ou ayant un degré d‘autonomie).

Le candidat doit justifier d’au moins 3 ans en équivalent temps plein, soit 4200 heures.

Les demandes sont instruites par l’Agence de Services et de Paiement (ASP) (0810 017 710) et validées après rédaction d’un livret relatant l’expérience et un entretien avec un jury, en vue de l’obtention totale ou partielle du diplôme.

L’aide soignante travaille en milieu hospitalier. Il peut aussi être employé dans d’autres services : maisons de retraite, services de soins à domicile…

Il peut envisager après une expérience de 3 ans en tant qu’aide-soignant, une formation d’infirmier à condition de passer le concours d’admission

Les textes de référence

• Arrêté du 22 octobre 2005 modifié relatif à la formation conduisant au diplôme d’état d’aide-soignant • Décret du 31 août 2007 • Arrêté du15 mars 2010 • Arrêté du 25 janvier 2005 relatif aux modalités d’organisation de la Validation des Acquis de l’Expérience pour l’obtention du diplôme d’État d’aide soignante

Le nouveau diplôme de l’animation : DEJEPS

Le nouveau diplôme de l’animation, le Diplôme d’Etat de la Jeunesse, de l’Education Populaire et du Sport est homologué de niveau III. Il remplacera avec le DESEPS le BEES de second degré, le DEFA et le DEDPAD.

Le DEJEPS apparaît dans la continuité de la rénovation des diplômes professionnels de l’animation et du sport. La filière s’harmonise et se structure peu à peu et le DEJEPS permet d’etendre les compétences du BPJEPS en s’adaptant plus à l’évolution de l’animation. Son organisation est comme le Bpjeps, structurée en unités capitalisables (UC).

Comme le BPJEPS, il s’inscrit également dans l’individualisation du parcours de formation, notamment avec la méthode du “positionnement”.

Le DEJEPS peut-être acquis par l’intermédiaire de la VAE.

Les conditions d’accès :

Les candidats choisissent un DEJEPS comportant une spécialité (perfectionnement sportif ou animation socio-éducative ou culturelle) et une mention qui les intéressent. Ils doivent ensuite s’inscrire pour les tests de sélection auprès de l’organisme de formation habilité pour la formation.

Suite à cela, l’organisme de formation organise un “positionnement” individuel qui peut engendrer un allégement de formation.

Le déroulement :

Ce diplôme est composé de 4 UC dont :

Les UC transversales :

  • UC 1 : Capacité à concevoir un projet d’action
  • UC 2 : Capacité à coordonner la mise en oeuvre d’un projet d’action

L’UC de la spécialité :

  • UC 3 spécialité “Perfectionnement sportif”: Capacité à conduire une démarche de perfectionnement sportif dans une discipline.

ou

  • UC 3 spécialité “Animation socio-éducative ou culturelle” : Capacité à conduire des démarches pédagogiques dans une perspective socio-éducative.

L’UC de la mention :

  • UC 4 spécialité “perfectionnement sportif”: capacité à encadrer la discipline sportive en sécurité.ou
  • UC 4 “spécialité « animation socio-éducative ou culturelle”: Capacité à animer en sécurité dans le champ d’activité.

La formation se déroule en alternance : 700 heures théoriques (minimum) et 500 heures (minimum) sur le terrain.

Pour valider le diplôme, le candidat doit réussir les 4 UC

Les mentions existantes actuellement :

  • Spécialité “perfectionnement sportif” :
    • Rugby à XV
    • Triathlon
  • Spécialité “Animation socio-educative ou culturelle”:
    • Aucune

L’avenir de la VAE en chiffre

Une étude de l’éducation nationale, que nous présentons en exclusivité, montre qu’après un rapide essor, ce dispositif permettant de faire reconnaître par un diplôme les compétences et connaissances acquises au travail voit le nombre de ses bénéficiaires stagner.

Que dit l’étude ?

La  Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) montre qu’en 2012, dix ans après le lancement de la validation des acquis de l’expérience (VAE), l’éducation nationale avait délivré par ce biais 129 000 diplômes « à finalité professionnelle » (les CAP, BEP, BTS ainsi que les diplômes des métiers d’art ou encore plusieurs diplômes d’État). Après une montée en puissance jusqu’au milieu des années 2000, le nombre de candidats a stagné. À ce jour, la VAE – qui permet de faire reconnaître par un jury, sur la base d’un dossier, les compétences et connaissances que l’on a acquises en travaillant – reste une voie d’accès marginale à la qualification (2 % à peine des diplômes cités ci-dessus).
« Ce dispositif arrive très loin derrière la formation initiale mais aussi derrière la formation continue ou encore les candidatures individuelles aux examens », note Catherine Moisan, la directrice de la Depp. Ces nouveaux chiffres, qui portent exclusivement sur les dossiers traités par l’éducation nationale, font apparaître une tendance semblable à celle observée dans d’autres secteurs : on note aussi une stagnation du nombre de diplômes délivrés par les universités et le Conservatoire national des arts et métiers, de même que par les ministères de la santé et les affaires sociales, de l’agriculture ou encore de la jeunesse et des sports. Soit au total 250 000 diplômes décernés.

Quel est le profil des candidats à la VAE ?

Les personnes qui s’engagent dans la VAE sont, dans 76 % des cas, des femmes. Dans sept cas sur dix, les candidats sont déjà en emploi. « Peut-être parce que les chômeurs se sentent moins sûrs de leurs compétences ou craignent qu’une telle démarche ne les détourne de leur recherche d’emploi », avance Catherine Moisan.

Autre caractéristique : les candidats à la VAE visent des diplômes de plus en plus élevés. Pour autant, côté éducation nationale, le CAP petite enfance reste le plus prisé, avec 16 % des dossiers examinés, suivi par le diplôme d’État d’éducateur spécialisé et par celui de moniteur éducateur.

De manière générale, les salariés des services à la personne sont les plus nombreux à s’emparer du dispositif. C’est le cas de Sandrine qui, avant d’obtenir en avril son diplôme d’État d’auxiliaire de vie sociale, effectuait déjà depuis douze ans des interventions (ménage, courses, aide à la toilette, etc.) au domicile de personnes âgées, malades ou handicapées, dans la Vienne. Ce diplôme est, dit-elle, une « reconnaissance », de nature à « renforcer le lien de confiance avec les clients » et qui de surcroît s’est traduite par une augmentation de revenu mensuelle d’environ 50 €.

Sandrine s’est lancée dans l’aventure car son employeur, l’association ADMR, l’a soutenue dans ses démarches. Désireux de poursuivre sa professionnalisation, ce réseau a, l’an dernier, pour le seul département de la Vienne, accompagné 50 de ses 1 400 salariés dans une VAE.

Comment relancer le dispositif ?

« Trop de gens susceptibles d’être concernés ne savent même pas que la VAE existe », déplore Catherine Moisan, qui réclame un effort d’information. Pour elle, il faudrait aussi analyser les freins spécifiques à certains secteurs, notamment l’industrie, restée à l’écart du dispositif. Surtout, il faudrait pouvoir « aller jusqu’au bout de cette petite révolution culturelle consistant, dans un pays qui, plus que tout autre, valorise la formation initiale, à accepter que le travail puisse produire des compétences et des connaissances ».

Encore faut-il qu’un diplôme acquis via la VAE offre au diplômé une vraie plus-value. Ce qui est loin d’être toujours le cas, notamment dans le social. Isabelle, qui très longtemps avait exercé les fonctions d’éducatrice spécialisée avec un simple diplôme d’aide médico-psychologique (AMP), a réussi l’an dernier à faire reconnaître son expérience, après quatre ans de démarches, sans accompagnement de son employeur. Depuis, rien n’a changé, elle reste embauchée comme AMP. « C’est tout juste si on me dit que je serai prioritaire si un jour un hypothétique poste d’éducateur spécialisé est créé dans ma structure », déplore-t-elle. Il n’est d’ailleurs pas rare que des diplômés soient obligés de changer d’emploi pour tirer pleinement profit de leur VAE.
DENIS PEIRON (Lacroix.com)