Objectifs et déroulement de l’entretien

L’oral de validation prouve d’abord au jury que vous êtes bien l’auteur de votre dossier. Il va ensuite évaluer et mettre à l’épreuve vos capacités à intervenir face à un groupe, à vous présenter, à vous faire comprendre, à traiter les objections. C’est ici que le jury percevra la qualité votre préparation aux entretiens professionnels, le soin apporté pour y construire un argumentaire solide et vos compétences relationnelles en général.

Vous l’aurez compris, votre éloquence, votre capacité à vous exprimer distinctement et vous faire comprendre clairement sont donc d’une extrême importance. Il suffit de s’y entraîner. Le jury demandera d’approfondir la mise en relation du dossier avec le référentiel du diplôme visé. De la même manière que nous le faisons, il relance le candidat sur toutes les zones de flou. Les recherches de la cohérence et de la précision sont des objectifs de notre accompagnement. Comme pour votre dossier, l’oral de validation est le miroir, dans le fond et la forme, de vos pratiques professionnelles : vous serez dans l’exercice de votre profession. Jury ou condition de travail, le jour de l’oral, c’est la même chose.

L’entretien n’est normalement ni une épreuve de contrôle des connaissances ni un oral d’examen ou de concours, bien qu’il y ait des exceptions en fonction du niveau du diplôme visé.

Au début de l’échange, vous disposez généralement d’un temps de parole de quelques minutes pour vous présenter. De la même manière que votre présentation, la relecture du dossier de validation ne s’improvise pas. Une préparation écrite au préalable s’impose.

Étapes à suivre : 

Pour commencer, dans le jury, repérez le ou la présidente. Vous vous focaliserez beaucoup sur lui/elle, étant donné son statut.

Présentation personnelle

1 : Présentez-vous brièvement, le temps vous est compté, mais le jury doit savoir à qui il a affaire. :

2 : Présentez ensuite votre parcours professionnel (ou plus largement, votre parcours d’expériences). Résumez-le, montrez sa cohérence, montrer votre progression, votre attrait pour le métier et vos convictions. Il faut que vous soyez convainquant. Et pour cela, il suffit d’être convaincu par vos propos.

3 : Rappelez votre niveau d’étude et vos formations continues. Encore une fois, pas besoin d’en parler deux heures : allez à l’essentiel !

Votre VAE 

4 : Présentez votre projet VAE. Il faut que vous rappeliez vos motivations et vos projets. Donnez du sens. Quelle utilité aura l’obtention du diplôme ? Pourquoi avez-vous préféré la VAE par rapport à la formation ? Pourquoi ce diplôme plutôt qu’un autre ? Souvenez-vous : être convaincu pour être convainquant !

5 : Présentez les emplois et les activités sélectionnées dans votre dossier de validation : en quoi chaque activité choisie est en étroite correspondance avec le référentiel diplôme et le niveau requis ? Pourquoi avoir choisi de décrire ces missions, ces d’activités plutôt que d’autres ? En quoi ces situations de travail montrent que vous avez les compétences et connaissances requises ? D’autres choix étaient-ils envisageables ? Si oui, lesquels ? Pensez-bien à tous les aspects de cette étape, à tout ce qui peut mettre en valeur votre dossier. Si c’est la seconde fois que vous vous présentez devant le jury, dites en quoi vous avez progressé depuis votre première expérience et quelles erreurs vous avez corrigées. Relisez soigneusement le référentiel diplôme et votre dossier avant votre passage.

6 – (A partir du niveau bac+3) Quels problèmes sont apparus lors de la rédaction de votre dossier. Comment les avez-vous résolus ? Montrez votre démarche intellectuelle.

Conclusion :

7 – Evoquez votre attachement au métier, l’idée n’est pas de charmer le jury, mais simplement dire ce que vous avez sur le cœur vis à vie de ce métier.

8 – Et enfin remerciez le jury pour son attention.

La présentation : 

La présentation est un exercice limité dans le temps. Vous disposez généralement d’un temps de parole de 10 à 15 minutes. Il est donc nécessaire de vous chronométrer lorsque vous vous entrainez. Il ne faut pas se perdre dans les détails, c’est-à-dire montrer que vous distinguez l’essentiel de l’accessoire : allez à l’essentiel.

Pour conclure votre parcours, une suggestion de sujets à aborder :

– Qu’ajouteriez-vous à votre dossier de validation ?

– Examinez ce que la démarche VAE vous a apporté (faites un retour d’expérience).

Questions : Quelles leçons en tirez-vous, et quels savoir-faire ? Cette expérience sera-telle utile dans le développement de vos activités ?

– Discutez de l’évolution prévisible du métier et comment vous vous y adapterez.

PHASE PREPARATOIRE et conseils :

– Une bonne préparation passe par un travail écrit préalable, la mémorisation des arguments, des faits majeurs et des données significatives. Ce travail préalable est indispensable pour garder la maitrise intellectuelle et émotionnelle des échanges, pour maitriser l’influence du jury sur vous et de vous sur le jury.

– Ne présupposez pas que le jury devinera tout ce qui sous-tend votre action. L’effort d’explicitation est un travail, il est nécessaire de s’y exercer. Peut-être faudra-t-il reformulez vos propos, pour mieux expliquer au jury votre argument : exercer y vous aussi.

– Relisez votre dossier de validation, et réfléchissez aux considérations qui permettent d’approfondir et de justifier certains détails de votre dossier. Dressez un tableau synthétique des connaissances, capacités, qualités nécessaires à la bonne réalisation des missions qui vous sont confiées et faites-les correspondre avec les exigences du diplôme.

– (Non obligatoire) Pour animer votre présentation, renseignez-vous au préalable, si vous avez la possibilité de faire une projection type PowerPoint, et soyez original : le but n’est pas d’endormir le jury, innovez tout en restant dans le thème.

– Faites circuler des documents, des supports illustrés (Schémas, photographies…) pour faciliter les représentations de votre auditoire et maintenir l’attention.

– Dès le niveau licence, révisez les définitions de vos principaux outils de pensée, concepts et représentations abstraites. Vos capacités à définir seront éprouvées.

– Plus le niveau du diplôme visé est élevé, plus vous serez testé sur les zones d’imprécision, de flou, les problématiques que vous soulevez et sur l’évaluation des conséquences de vos actes. Cerner dans votre préparation tous ces aspects.

– Engagez un dialogue avec le jury. Soignez votre interaction avec lui en insistant sur vos points communs par exemple. Maîtrisez et orientez l’entretien autant que possible

Vous ne serez fier de vous que si vous avez convenablement préparer votre oral. Attention, une question imprévue ou une petite remarque déstabilisante peut survenir : oui, vous ne l’aurez pas vue venir mais rien de grave, accueillez-la tranquillement, sans vous démoraliser. On ne peut pas tout prévoir.

FACE AU JURY : 

Avant de répondre au jury,

– notez par écrit le thème de la question posée,

– faites attention au sujet des questions : de qui parle-t-on ? Si le sujet est indéfini, tâchez surtout de ne pas parler que de vous, mais de prendre en considération toutes les parties prenantes,

– à chaque question “comment ?”, explorez l’avant, le pendant et l’après de l’action,

– utilisez un vocabulaire professionnel,

– n’hésitez jamais à relancer le jury lorsque ses questions sont floues, ou si vous ne comprenez pas : ne baratiner jamais. Il vaut mieux un je ne sais pas sincère plutôt qu’une réponse fumeuse.

– contextualisez vos réponses.

On peut discerner deux niveaux de réponses aux questions du jury :

1 – Réponses limitées à ce qui est demandé, sans approfondissement (10 à 15 secondes de temps de parole). Vous subissez l’entretien. Un candidat qui n’apporte au jury que des réponses courtes devra inévitablement traiter davantage de questions qu’un candidat qui saura comprendre et exploiter les attentes. Préférez ainsi les réponses longues, d’autant que votre oral concerne ce que vous aimez, il sera donc plus simple de développer.

2 – Réponses en développant le thème abordé, dans les buts de faire émerger tous les aspects des problématiques rencontrées et de faire ressortir ce que vous avez appris (2 à 3 minutes de temps de parole) : ” Cette question pose le ou les problèmes suivants… Souhaitez-vous que j’approfondisse ce ou ces points ?”. Vous maîtrisez l’entretien. Développer vos capacités à profiter des questions du jury pour valoriser vos acquis et la problématisation de vos situations de travail sont des objectifs essentiels de notre accompagnement. Intéressez le jury en reliant vos réponses à des exemples vécus. Ce travail de mémoire, comme le reste de cet oral se prépare.

ATTENTION :

Le jury adopte parfois une posture volontairement fermée dont voici quelques manifestations : 

– attitude fruste, sans savoir-vivre ni considération pour vous,

– attitude critique, provocante,

– interventions fréquentes, hachant le développement de vos réponses et rompant le fil de vos idées.

Ne vous laissez pas impressionner. Vous démontrerez ainsi vos capacités à contrôler la marche de votre pensée et à résister aux tentatives d’intimidation, preuves que vous vous comportez ainsi dans l’exercice de votre profession. Il ne vous teste pas vous personnellement, mais évalue votre comportement en situation de travail.

La durée de l’entretien est variable. Elle dépend du niveau du diplôme et de la qualité de votre livret de validation. Comptez entre 20 minutes à parfois plus de deux heures.

A la fin de l’entretien, le jury peut délibérer immédiatement, mais le plus souvent, le résultat vous est communiqué au bout d’une à deux semaines. Il a trois possibilités :

  • la validation totale. Vous obtenez un diplôme qui a la même valeur qu’un diplôme ou un titre obtenu à l’issue d’un parcours de formation. Aucun organisme sérieux d’accompagnement ne peut vous garantir une validation totale, les disparités d’évaluation des jurys sont importantes.
  • la validation partielle. Le jury ne valide qu’une partie du diplôme. C’est la situation la plus fréquente. Dans ce cas deux solutions sont possibles pour acquérir les connaissances manquantes : soit par un complément de formation avec passation des épreuves ou Unités d’Enseignement non obtenues, soit en complétant son expérience professionnelle. Un nouveau recours à la VAE est alors envisageable.

Questions à poser :

– Où valider les Unités d’Enseignement manquantes ? Auprès de qui se renseigner ?

– Comment officialiser les Unités d’Enseignement validées ?

– Quelle est la durée de validité des Unités d’Enseignement validées ?

– Les Unités d’Enseignements acquises sont-elles transposables sur un autre diplôme similaire validable par VAE ?

Dans certains cas, le jury exige un contrôle complémentaire. La validation totale dépendra du résultat de ce test.

  • le refus de validation. Le refus de validation est rare.

Comment expliquer le refus alors que vous avez été déclaré recevable sur la certification visée ?

– Les causes principales d’échec total sont : une mauvaise orientation, un livret/dossier de validation explorant mal le parcours d’expérience, un oral de validation mal préparé.

ATTENTION, le jury est souverain et ses décisions sont irrévocables.

Postures du jury :

Les membres du jury, tous avec des niveaux de formation homogènes, partagent normalement une connaissance globale du public concerné par le diplôme et une vision similaire de la branche d’activité, mais évaluer un dossier, résumant parfois toute une vie de travail, reste une tâche complexe. Les représentants du monde professionnel et de l’enseignement éprouvent des difficultés à rapprocher des savoirs incomparables avec tout ou parties d’un diplôme.

Illustration : un candidat vise un BAC pro secrétariat. Il travaille dans un cabinet d’avocats fiscalistes. Il y a de fortes chances que les membres du jury ne connaissent pas grand-chose aux spécificités de ce secteur d’activité. C’est au candidat de savoir les exprimer pour rendre visibles et mesurables les compétences mobilisées. Le jury ne le fera pas à votre place.

Vous êtes l’avocat de votre parcours d’expérience : c’est à vous de défendre votre dossier, et surtout votre projet. Il n’est pas demandé aux professionnels membre du jury d’avoir le même diplôme que vous visez.

Alors, faute de points de référence intangibles, comment évaluent-ils vos acquis ?

Premier point : Le jury accorde une importance particulière au niveau de formation initial, indicateurs des compétences théoriques, pratiques et procédurales de base.

Deuxième point : L’historique du parcours d’expérience et l’ancienneté dans les fonctions occupées sont aussi des références importantes.

Troisième point : La VAE est une autoévaluation faite par le candidat. Il en résulte une forte subjectivité. Le jury évalue cette autoévaluation. Votre capacité à mesurer votre niveau réel est un très bon indicateur pour le jury. C’est la qualité de l’autoévaluation qui est notée, la forme si vous préférez, et non le fond

Quatrième point : Il est essentiel que vous soyez le plus crédible et sincère possible : apporter les preuves de ce que vous affirmez. Le jury teste l’authenticité des écrits. Le moindre doute influence sa décision. Il est toujours en quête de preuves incontestables et d’indices révélateurs repérables lors de l’explicitation écrite et orale de ses activités. Vous pouvez ainsi pendant votre oral tendre des perches que le jury, si vous les expliciter correctement, pourra saisir.

Cinquième point : Le jury est en quête d’exemples vécus. Toutes les compétences attendues non illustrées par un ou des exemples vécus sont considérées comme insuffisantes. Un dossier de validation purement théorique revient à confondre la VAE avec une formation. Ce n’est pas un exposé théorique. C’est selon l’importance de ces lacunes repérées dans vos évocations que le jury validera totalement, partiellement ou pas du tout votre démarche.

Sixième point : Il est relativement facile d’établir la réalité et le niveau des acquis techniques et des savoir-faire à valider, mais objectiver les acquis théoriques, cognitifs et sociaux des candidats est plus difficile. C’est la raison pour laquelle le candidat doit insister sur ses capacités à argumenter, à généraliser ou particulariser et à analyser lors de la rédaction de son dossier.

Septième point : Souvent, faute de pouvoir faire émerger les compétences individuelles des compétences collectives, vous devrez souligner et valoriser tout ce qui vous fait sortir d’un rôle d’exécution.

Huitième point : Le jury est attentif à vos capacités à repérer, exposer et expliquer les problèmes spécifiques au métier et vos méthodes pour les résoudre. Il est donc crucial de faire émerger ces souvenirs, d’explorer les problèmes dans le temps et sous plusieurs

dimensions et de faire des liens logiques entre elles. Voici une question typique que se pose les membres du jury : ” Compte tenu des informations transmises oralement et par écrit à propos des acquis issus de ses expériences, des conditions dans lesquelles il réalise ses activités, de la façon dont il s’y prend et justifie ses choix, puis-je considérer qu’il agit en professionnel vu le niveau d’exigence attendu d’un titulaire de la certification visée ? ”

Neuvième point : Le jury veut savoir comment vous avez acquis ses connaissances et compétences. Il est attentif au parcours de formation professionnelle continue, aux efforts d’autoformation du candidat, aux échanges inter et pluridisciplinaires, aux certifications et habilitations. La prise de décision du jury est généralement consensuelle et rapide. Maintenant, chaque membre du jury, composé d’enseignants et de professionnels, va en prendre connaissance. Une nouvelle phase d’attente d’un mois, deux mois ou plus selon les cas, est à prévoir avant l’entretien oral du jury.

 Déroulement de l’entretien et ses objectifs :

Les jurés enseignants auront tendance à comparer les connaissances théoriques des candidats à la VAE avec celles de leurs étudiants. Les professionnels du secteur d’activité seront plus centrés sur le niveau vos connaissances pratiques et sur leur vision du métier. Si votre dossier de validation est sans faille, cette étape n’est souvent qu’une formalité, sauf si le référentiel diplôme stipule que savoir prendre la parole face à des tiers est essentiel.

L’oral sera l’occasion de prouver vos compétences en la matière. De toute manière, si vous en êtes ici, c’est parce que vous êtes motivés. Le jury reste composé d’être humain : votre détermination profonde, si elle est sincère, alors le jury le sentira. Cela ne peut que vous aider. Lorsque vous parlerez devant ce dernier, c’est que vous vous serez entrainé. Alors faites vous confiance, vous savez que vous êtes dans les temps : parlez calmement, distinctement. Il n’y a pas de secret : à moins d’avoir un don, ou au moins une aisance oral naturelle, il suffit simplement d’y travailler. Pour cela, réciter à haute voix votre discours : sous la douche, pendant vos courses, peu importe, répétez dans votre tête. Ensuite votre posture jouera beaucoup : le jour j, tenez-vous droit, respirez par le ventre, soyez fier de votre carrière, mais confiant et humble en gardant les pieds sur Terre. Entraînez-vous devant un miroir, ou un public bienveillant. L’important c’est d’avoir une idée de ce à quoi vous ressemblez, pour corriger certains tic (style re coiffage abusif, tremblement de jambe, balancement de hanches…). Faites-vous confiance, vous valez votre VAE !