Avez-vous le profil pour décrocher une VAE ?

Souvent méconnue, la Validation des acquis de l’expérience (VAE) est un formidable atout pour booster sa carrière. Mais encore faut-il se lancer en connaissance de cause. Si vous réunissez les 4 conditions suivantes, posez-vous la question !

1. J’ai développé de nouvelles compétences par mon travail

Sur le papier, Grégoire Galievsky est un cas d’école. « Quand j’ai commencé ma VAE en 2013, je travaillais dans une entité marketing à la direction de la relation client, témoigne ce cadre chez Orange. Or, à la base, j’avais plutôt une formation d’ingénieur. » Comme beaucoup de ses collègues, il n’exerce plus vraiment de métier en rapport direct avec son diplôme. « Au bout de dix ou quinze ans d’expérience, c’est une bonne étape pour se poser un peu, pour identifier ce que l’on sait faire et le faire valider. Je voulais aussi donner du vernis à mon CV et asseoir ma légitimité dans le secteur marketing. » « Cette validation des acquis de l’expérience est une vraie attestation d’un savoir-faire, rappelle Sandrine Teulé, adjointe de direction de l’ISEE Business School qui reçoit aussi des candidats. La démarche entraîne à la fois une satisfaction personnelle et une reconnaissance en son milieu professionnel. » Et nul besoin d’attendre dix ans pour y prétendre. « La VAE ne s’adresse pas qu’à des candidats senior : il suffit d’avoir trois ans d’expérience dans une activité pour pouvoir demander la validation de nouvelles compétences. »

2. Je suis capable de retourner à l’école

Mieux vaut être prévenu : dans les faits, pourtant, la démarche n’a rien d’évident. « L’investissement personnel nécessaire est variable mais il faut en général compter trois à quatre heures de travail personnel par semaine et ce, pendant plusieurs mois, observe Sylvestre Perrault, directeur des opérations au sein du groupe de formation Demos. Il y a tout un travail de préparation de la mise en valeur de son expérience qui nécessite beaucoup de rédaction. Il faut aussi passer devant un jury. Et, souvent, on conseille aux salariés d’essayer de faire une ou deux formations complémentaires pour appuyer leur VAE. » « Même si je suis content de l’avoir fait aujourd’hui, je ne suis pas sûr que je me serais lancé si j’avais su avant le temps que cela allait me prendre », plaisante Laurent Carola. Ce chef de projet marketing, pourtant déjà diplômé d’une école de commerce, est retourné sur les bancs de la NEOMA Business School pour remettre à jour certaines connaissances. « J’ai fait ma VAE dans le cadre d’une réactualisation de mon parcours. Même si c’est ma formation, après dix ans dans le marketing, c’était l’occasion pour moi de remettre à plat ce que je savais et de me mettre à niveau, notamment par rapport à l’évolution de mon métier avec l’arrivée d’Internet et des réseaux sociaux qui n’avaient pas la place qu’il ont aujourd’hui quand je faisais mes études. Il y avait beaucoup de choses que je savais sans le savoir. Mais aussi des connaissances qu’il me restait à assimiler. »

3. Je suis capable de m’organiser

Il est donc impératif pour un candidat de s’organiser. Et ce d’autant plus que la VAE se mène très souvent de front avec sa vie professionnelle mais aussi sa vie familiale. « S’il m’est arrivé de profiter d’une heure creuse de temps en temps au travail et de réviser dans les transports, je dirais que l’essentiel du travail à fournir doit se faire chez soi », se souvient Grégoire Galievsky. Ce candidat à la VAE se souvient que, malgré les mises en garde, 20 % des participants ont abandonné en cours de route pendant sa session. « Les formateurs avaient évoqué deux à trois heures de travail personnel par module, sachant qu’il en avait dix-huit. Mais au final, j’ai travaillé bien plus qu’une quarantaine d’heures. » Impossible, selon lui, de se lancer sans un minimum d’organisation mais aussi de compréhension de ses proches. « Il faut prévoir de sacrifier quelques heures après le dîner, quasiment un peu tous les soirs. J’ai aussi profité de quelques jours seul chez moi pour travailler à fond et pouvoir m’accorder trois semaines de vacances en famille. Ce n’est pas inconciliable si on a une certaine discipline et si tout le monde est d’accord ! »

4. Je veux changer de poste

Enfin, mieux vaut avoir une idée derrière la tête pour se motiver. « Une VAE va donner à un cadre un vrai recul sur lui-même et normalement lui ouvrir de nouvelles perspectives professionnelles », assure Sandrine Teulé. Même si la démarche peut se faire de façon personnelle sans en avertir son employeur, cette spécialiste rappelle qu’elle peut aussi s’organiser en bonne intelligence avec l’entreprise. « L’avantage, pour l’employeur, est de voir reconnu le rôle formateur de l’entreprise. Et c’est aussi l’occasion de développer l’employabilité d’un collaborateur est de favoriser sa mobilité interne. » Laurent Carola a ainsi vu ses efforts récompensés. « J’ai changé de poste grâce à la VAE. Non seulement j’ai acquis de nouvelles connaissances et une vision un peu différente des activités marketing, mais je pense que le travail fourni a joué dans ma promotion. Auprès des ressources humaines, j’ai aussi montré ma force de travail. »

Source : http://www.cadremploi.fr/